Quand commencent les importations commerciales de moutons africains destinés à l’abattage ? Vers quels ports ? Incidences sur la consommation locale et l’élevage autochtone ?

 

  • Bulletin Sté Agri de l’Hérault, 1851 :

 

Premiers arrivages en ports d’Agde et de Cette le 1 Avril 1851, par bateaux à voile (12 jours de traversée !) :

En Mai : « Efflanqués … tête busquée couverte de poils roux ; plusieurs ont quatre cornes, dont deux retournées vers le bas. Ils étaient assez gras … Cinquante kilos, ce qui indique une belle espèce … Belle conformation, poitrine large, bien développée, croupe bien disposée à prendre la graisse »

En Juin : « Plusieurs bouchers ont assuré que les moutons d’Afrique n’ont fourni que de la viande de qualité inférieure, dure et filandreuse, et qu’on n’en fera plus venir ».

Ibidem : « les bouchers en sont très satisfaits et en font journellement égorger à Montpellier : on ne se plaint pas de la qualité de la viande ».

« Ce qui est venu par bateaux à vapeur est toujours arrivé en excellent état … mais ce qui a pris le navire à voile est souvent arrivé malade ».

 

  • Pion et Godbille, 1893 :

Ports de mer ouverts à l’importation et au transit du bétail : « Vintimille, Nice, Marseille, Cette, Port Vendre, Cerbère … »

Ibidem : « Les Algériens, meilleurs et plus soignés qu’autrefois, sont envoyés de mai à septembre en troupeaux compacts. La Provence en garde et en finit qu’on appelle Africains de réserve. »

 

  • Hédin, revue de zoot, 1922 : l’estampillage des viandes nord africaines

« Les moutons d’Oran, et même ceux d’Alger peuvent, toutes choses étant égales, réellement supporter la comparaison, comme animaux de boucherie, avec les moutons caussinards qui peuplent les départements du Languedoc. Ils fournissent une viande fine sans aucun goût de suint.

Car l’opinion trop répandue, qui veut que le mouton africain ait un goût prononcé de suint, est fausse. Cette erreur s’est accréditée à l’époque lointaine où les importations algériennes étaient constituées presque exclusivement par des Barbarins. Depuis, elle s’est maintenue .. C’est aussi parce que dans les troupeaux importés il existe encore beaucoup trop de Barbarins et que dans les troupeaux en provenance d’Oran et d’Alger on compte trop de béliers et de moutons castrés à un âge avancé ..Si maintenant, nous comparons les moutons oranais avec les brebis caussinardes vieilles et usées qui entrent pour une forte proportion dans l’approvisionnement des villes du Midi, on peut dire alors que la viande nord-africaine est bien supérieure à la viande des moutons indigènes. » (Photos : moutons d’Alger et d’Oran avec têtes blanches et rousses …)

 

  • Jarry, Congrès du Mouton, décembre 1929 : les Viandes Coloniales

Statistiques des importations d’algérie depuis 1847 ; réforme douanière de 1892 : on arrive alors régulièrement au million d’animaux jq 1926, sauf fin guerre mondiale.

 

Gard : 10 à 15% des abattages, mais moitié du marché de Nîmes (dc 20 000), et de la conso de Nîmes : « ces ovins, avant d’être livrés à la consommation – excepté en été – font un séjour de deux ou trois mois chez les éleveurs de la région. »

Hérault : 40% des abattages : zone viticole uniquement. « Pendant la période d’été de mai à septembre, il n’est sacrifié à Montpellier que des moutons africains, environ 10.500 sur un total de 24.600. »

Sète : Pas de réponse.

Perpignan, 1928 : 917 africains sur le marché, dont 303 abattus à l’abattoir pour une totalité de 44.230 agneaux et moutons abattus.

Port-Vendres : Aucun africain ne vient dans ce port. »

NB : Oran exporte également bcp de moutons marocains, notamment des Beni-Guill (rouges).

 

  • Laizet : thèse véto « l’exportation en France du mouton algérien », Lyon 1934

Chiffres arrivages de 1908 à 1930 ; saisonnalité

Description exhaustive des transports , terre et mer, de l’allotement à Marseille

« L’Hérault et le Gard, plus éloignés, alimentés surtout par le port de Sète, ne demandent que cinq et sept mille moutons » (rien sur les P.O.)

 

  • A développer : aspects sanitaires : clavelée, fièvre aphteuse …